"Une fière fleur, qui frissonne parmi les feuilles, me murmure milles mots, doucement à l'oreille. Elle me susurre milles questions pour savoir ce qui des sentiments la sépare, prête à vendre son âme pour s'échapper de cette serre qui l'emprisonne. Mais elle ne peut s'entendre aimer, par la force des choses. Ainsi amer et désolée elle se laisse aller au désespoir. Nourrissant de sombres pensées elle ne s'aperçoit pas du mal qu'elle se fait. Renforçant sa prison, aiguisant ses épines, misant tout sur ses frêles défenses elle s'est défaite de sa croyance en l'amour. Jusqu'au crépuscule de sa vie, à l'heure où elle me dit:
" Voit homme, aujourd'hui que fânent mes pétales, je ne fanfaronne plus. Voit là sur la branche, toute proche, ce beau fruit qui rougit au soleil. N'est-il pas ravissant ? Voit, ma quête d'amour et de liberté m'ont fait l'ignorer. Et maintenant, je te le dis: sache que si je devais recommencer ma vie j'ouvrirais grand mes yeux et je succomberait aux chaînes de l'amour plutôt que de rêver de liberté dans la crainte d'un amour incertain. Voit, comme j'ai gâché ma vie... Alors je t'en prie fais en tout autrement dans la tienne."
Et sur ces belles paroles sa dernière pétale fut emporter par une fugace rafale de vent. Une larme perla, roula sur ma joue et tomba à terre, tandis que les derniers pétales de ma rose découvrait enfin la liberté."